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Touche pas à ma féminité!

Qu’est-ce que l'excision?


Les mutilations génitales féminines (MGF), plus communément appelées excisions, désignent l’ablation totale ou partielle des organes génitaux féminins extérieurs et se pratiquent généralement avant les 5 ans.

Cette pratique, qui touche 200 millions de filles et de femmes dans 30 pays du monde, se déroule principalement en Afrique où l’on estime le nombre de victimes à 91,5 millions de femmes et de filles de plus de 9 ans vivant actuellement avec les conséquences de ces mutilations sexuelles. Toujours en Afrique, on estime que, tous les ans, 3 millions de filles risquent de subir ces pratiques traditionnelles néfastes. Si les tendances actuelles se poursuivent, 86 millions de filles supplémentaires âgées de 15 à 19 ans risquent, elles aussi, de subir des mutilations génitales d'ici à 2030. Les pays où la prévalence des MGF chez les filles et les femmes de 15 à 49 ans est la plus élevée sont la Somalie (98 %), la Guinée (97 %) et Djibouti (93 %). La pratique de l'excision est également présente au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique Latine.


Les différentes formes d'excision


On distingue 4 types de mutilations génitales féminines:


  • Mutilation de "type 1" (clitoridectomie): il s'agit de l'ablation partielle ou totale du clitoris ou, plus rarement, du repli de peau qui entoure le clitoris (le prépuce).

  • Mutilation de "type 2" (excision): il s'agit ici de l'ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres (replis internes de la vulve), avec ou sans excision des grandes lèvres (replis cutanés externes de la vulve).

  • Mutilation de "type 3" (infibulation): cette intervention consiste à rétrécir l’orifice vaginal en coupant et en repositionnant les petites lèvres, ou les grandes lèvres, afin de les cicatriser, parfois par suture, avec ou sans ablation du clitoris.

  • Mutilation de "type 4": il s'agit ici de toutes les autres interventions néfastes au niveau des organes génitaux féminins à des fins non médicales: , piquer, inciser, racler et cautériser...






Les causes de l'excision


Selon L’UNICEF, il existerait 4 raisons pour lesquelles l’excision est pratiquée. Les personnes qui pratiquent l’excision ont invoqué ces justifications.


1-Le contrôle de la sexualité des femmes et le maintien de la domination masculine : L’excision préviendrait le désir sexuel, empêcherait les expériences sexuelles prénuptiales et ensuite les relations adultérines et garantit ainsi l’honneur de la famille et du mari.


2-Les croyances liées à la religion : certains utilisent leurs croyances pour justifie l’excision. La pratique se retrouve aussi bien chez les populations musulmanes, chrétiennes ou animistes.


3-D’autres croyances, les mythes : certaines communautés pensent que l’excision favorise la fécondité des femmes ; qu’elle permet d’assurer une meilleure hygiène, de rendre les femmes plus attrayantes ou même de leur ôter les parties qu’ils considèrent comme masculines ou dangereuses telle que le gland du clitoris.


4-Le maintien d’une identité et d’une tradition culturelle : pour certaines communautés, pratiquer l’excision permet de perpétuer une tradition et de protéger une identité culturelle. L’excision est par exemple parfois associée à des rites de passage à l’âge adulte. Pratiquer l’excision pour préserver son identité culturelle, en particulier au contact de groupes qui ne pratiquent pas, peut jouer un rôle important, par exemple dans un contexte migratoire. Certaines familles peuvent parfois perpétuer la pratique en migration pour s’assurer de transmettre valeurs et identité culturelle.




Quelques chiffres...


  • 200 millions de filles et de femmes sont excisées dans le monde (3 millions chaque année).

  • Toutes les 10 secondes 1 fille de moins de 12 ans subit une mutilation génitale.

  • 5 ans c'est l'âge avant lequel les filles subissent l'excision.


Les conséquences de l’excision


Des douleurs intenses : la vulve, les lèvres et le clitoris sont des parties du corps très innervées. Couper des tissus sensibles des organes génitaux cause des douleurs extrêmes, d’autant que les mutilations sexuelles féminines sont rarement pratiquées sous anesthésie. Par ailleurs, la cicatrisation peut se révéler douloureuse dans des contextes où le suivi des soins reste précaire. Tout au long de leur vie, les femmes peuvent continuer à ressentir des douleurs en raison de l’emprisonnement ou de l’absence de protection des terminaisons nerveuses.


Des saignements voire une hémorragie: des saignements se produisent de façon immédiate. Dans certains cas, il s’agit même de véritables hémorragies, pouvant alors entraîner la mort.


Des infections : les conditions d’hygiène précaires (par exemple le fait d’utiliser le même instrument pour exciser plusieurs filles) peuvent être à l’origine d’infections. Par la suite, les mutilations sexuelles féminines peuvent entraîner de multiples infections vulvaires, urinaires ou gynécologiques, qui peuvent mener à la stérilité. La diffusion des infections sont susceptibles d’entraîner des septicémies qui, sans traitement adéquat, peuvent être mortelles. La mort peut être causée au moment de l’acte par des hémorragies ou des infections, y compris le tétanos et le choc.


Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) : l’utilisation d’un même instrument non stérilisé pour l’excision de plusieurs filles est susceptible d’accroître le risque de transmission du VIH. Par ailleurs, l’augmentation du risque des saignements au cours des rapports sexuels, qui est fréquent lorsque la désinfibulation est nécessaire, peut accroître le risque de transmission du VIH. Les filles et les femmes ayant été infibulées sont particulièrement exposées aux problèmes urinaires et menstruels : la fermeture quasi complète du vagin et de l’urètre peuvent empêcher l’urine et les menstruations de s’écouler normalement.


Les conséquences sur la vie sexuelle : les femmes ayant subi une mutilation sexuelle peuvent connaître des douleurs ou un plaisir sexuel diminué au cours des rapports sexuels, par exemple en raison des dommages liés à l’ablation de tissus sensibles tel que le gland du clitoris, de cicatrices résultant de leur excision ou encore de souvenirs traumatisants liés à l’intervention.


Les complications obstétricales : les femmes ayant subi une mutilation sexuelle féminine sont plus exposées à des complications telles que des saignements excessifs, des déchirures du périnée et ont souvent recours à des épisiotomies. Un travail prolongé ou un accouchement difficile peuvent être à l’origine de fistules obstétricales, qui deviennent alors des conséquences secondaires des complications liées aux mutilations sexuelles féminines.


Un accompagnement médical adéquat des femmes à l’accouchement réduit le risque de complications obstétricales: une femme excisée vivant loin d’un poste de santé, en milieu rural a beaucoup plus de risques de complication qu’une femme excisée vivant dans un pays où le système de santé et développé et accessible.


Les répercussions sur le nouveau-né : les résultats d’une étude menée par l’Organisation mondiale de la Santé sur 28 000 femmes dans différents pays, prouvent que les mutilations sexuelles des mères ont des conséquences négatives sur les nouveau-nés : les taux de décès périnatal chez les nouveau-nés sont plus élevés pour les enfants des femmes ayant subi une mutilation sexuelle que pour les enfants des femmes n’ayant pas subi de mutilation (supérieur de 15 % pour les enfants dont les mères ont subi une mutilation de type I, de 32 % lorsque les mères ont subi une mutilation de type II, et de 55 % lorsqu’il s’agit d’une mutilation sexuelle de type III).


Les conséquences psychologiques : beaucoup de femmes décrivent les mutilations sexuelles féminines comme un traumatisme, en raison de la douleur extrême ressentie au moment de l’acte, du choc et de la force utilisée pour les empêcher de bouger. La douleur et/ou l’hémorragie peuvent entraîner un choc au moment de la mutilation. Des études ont également montré que les femmes excisées peuvent avoir une plus grande crainte des rapports sexuels ou connaître un état de stress post-traumatique, d’anxiété, de dépression, de perte de mémoire.


Comment lutter contre l’excision?


Au niveau communautaire


  • Le dialogue public pour parvenir à une décision collective.

  • La « diffusion organisée » : élargir la décision d’abandonner à tout son réseau social.

  • Les cérémonies publiques d’abandon : montrer que la norme a changé.


Au niveau national


  • La réforme de la législation et des politiques.

  • La mise en place des programmes et des services de santé pertinents.

  • Le personnel soignant doit être formé au repérage et à la prise en charge des complications liées aux mutilations sexuelles féminines.

  • Les programmes de sensibilisation par les médias


La mission de Pose ton empreinte en collaboration avec l'OMJA sera d'animer des ateliers de sensibilisation contre les mutilations sexuelles à destination des habitants du village de Diakhaba lors de notre prochain séjour humanitaire en avril 2019.


Bibliographie:

StartFragmentIsabel Ramos Rioja, Le jour où Kadi perdit une partie de sa vie, ACTES SUD

Benoît Lange, Dominique Voincon, Cicatrice, FAVRE EDITIONEndFragment

Emmanuelle Barbaras, Nos filles ne seront pas excisées, GAMS EDITIONEndFragment

Liens utiles:

http://www.federationgams.org/msf.php wp_head() charge le fichier style.css avec la fonction insert_css_in_head du fichier functions.php

StartFragmenthttp://www.femmes-solidaires.org/?Les-mutilations-sexuellesEndFragment

http://www.solidaritefemmes.org/ewb_pages/e/excision.php


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